2021年4月15日,全法国沉默在回念 2年前的那场灾难,面对那恐怖的画面
如果说“巴黎圣母院火灾”没有造成人员死亡,2021年,火灾两年后的今天,法国正式统计超过 10万人丧生于 “新冠病毒肺炎”(美国及世界众多国家认为是“武汉病毒”,北京试图用词“美国病毒”)
Deux ans jour pour jour après l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, on peut constater « le travail immense accompli ». A travers la video ci-dessus, vous peuvez “visiter” l’impressionnant chantier de reconstruction de la cathédrale
Cette journée, est aussi consacrée aux 100 000 morts du Covid-19 en France
上面的视频,从灾难前的“修建”工地的【金属架】,将我们带入这两年的“固建 清理”工程。通过现场收集的“废墟”,专家们惊奇的发现很多当年建筑巴黎圣母院时使用的技术及器材。通过科学“寻迹”,他们设法找到当年提供建筑器材的石矿以供重建。几乎对巴黎圣母院进行了“解刨”
比较某世界强国将一切都摧毁,建一些自认为“现代”的高楼,又是“大裤衩”,又是“开啤酒器”,就不提各种“建筑奇迹”啦 🙁 文化差异差距无处不在
— 【巴黎】,2021年4月15日,法国媒体
Le silence de la justice, le mystère des flammes
L’incendie qui a ravagé Notre-Dame reste une énigme. Et si pour rajouter à la catastrophe du 15 avril 2019, la Justice ne parvenait pas à comprendre ce qui a pu se passer ? Un expert incendie, ancien lieutenant-colonel des pompiers, estime que « c’est une question de moyens ». Et de volonté…
Deux ans jour pour jour. Sept cent trente jours. Et toujours pas d’explication judiciaire. Pas un suspect. Pas de théorie. Pas de scénario. Rien ne filtre. Les trois juges d’instruction en charge de l’enquête sur l’incendie de Notre-Dame n’ont encore rien avancé. Trouveront-ils la cause de ce brasier du Moyen Âge qui a épouvanté Paris durant cette nuit du 15 avril 2019, ravageant quinze heures durant cette « forêt » de 1300 chênes vieux de 850 ans ? Connaîtra-t-on l’origine des flammes et la cascade de responsabilités éventuelles ? « Pas certain, peut-être qu’on ne saura jamais », admet une source judiciaire, perplexe et pessimiste à la fois.
Sur le chantier de Notre-Dame aussi, où les entreprises qui étaient en charge des travaux avant le feu ont pour la plupart participé à la sécurisation du site, les bouches restent cousues… « Personne ne s’amuse à la moindre hypothèse. Il n’y a absolument rien qui circule sous le manteau, aucune rumeur, aucune théorie. C’est simple, personne n’en parle », confie à Marianne un des employés du site.
Même Philippe Villeneuve, l’architecte en chef des monuments historiques, en charge de la rénovation de la cathédrale, avant l’incendie et après, est resté mutique dans ses nombreuses interviews. Il n’a jamais rien lâché, lui qui connaît pourtant la cathédrale dans ses moindres recoins. « Je ne l’ai pas une seule fois entendu parler des causes de l’incendie », confie un de ses proches. Un tabou. Comme si l’architecte, qui a accouru à Paris dans la nuit du 15 avril 2019, sautant dans un TGV en gare de La Rochelle, préférait ne pas remuer ces heures douloureuses. « Et puis, confie ce proche, une idée s’est installée sur le chantier : on ne trouvera jamais, les indices étant tous partis en fumée, cela restera pour toujours une énigme… »
DES MILLIERS DE PHOTOS À EXAMINER
Un homme en tout cas semble persuadé du contraire. Jean-Luc Cartault, ancien lieutenant-colonel des pompiers et expert auprès de la cour d’appel de Versailles, est convaincu que « c’est une question de moyen et de volonté ». Aujourd’hui à la retraite, cet expert en incendie de bâtiments, a passé des milliers d’heures, depuis deux ans, sur l’énigme Notre-Dame. Dans un livre aussi dense et précis qu’il vient d’autopublier (L’incendie de Notre-Dame, le chemin de la compréhension des faits ou l’œuvre de sainte Omerta), ce spécialiste passionné a reconstitué minutieusement tout ce qu’il aurait entrepris s’il avait été désigné parmi les experts. « Avec cet incendie, on a de la chance, explique-t-il, il existe des milliers de photos de Notre-Dame dans la soirée du 15 avril, depuis les premiers dégagements de fumée. Toutes ces photos et vidéos mises bout à bout peuvent raconter la cinétique de la combustion… » Jean-Luc Cartault est persuadé que toutes ces images disponibles, ayant chacune leur importance, permettraient de remonter dans le temps et de reconstituer le film du brasier.
« Si on s’en donne les moyens, on pourrait déterminer exactement où cela a commencé », assure-t-il, avec « une précision de trois mètres sur trois ». Jean-Luc Cartault est persuadé que l’échafaudage aujourd’hui démonté pourrait lui aussi « témoigner » : « Les traces d’oxydation sur chaque pièce de métal pourraient aussi aider à comprendre l’incendie », dit-il, espérant que même démonté, l’échafaudage a été soigneusement numéroté, comme une gigantesque pièce à conviction.
“IL FAUT NOMMER UN COLLÈGE D’EXPERTS COMPÉTENTS.”
L’objectif premier, selon cet expert, est de déterminer la zone de départ, à l’aide d’un maximum d’indices factuels. « Bien sûr que c’est possible ! » insiste-t-il. Ce n’est qu’ensuite, une fois cette zone précisément déterminée, qu’il sera alors possible de se demander ce qui a « mis le feu » : « Ce n’est qu’après avoir déterminé le point de départ que l’on pourra chercher les sources d’énergie qui s’y trouvent : mégot, électricité, point chaud, voire apports extérieurs », poursuit Jean-Luc Cartault, qui se refuse pour sa part, « faute d’éléments », à avancer la moindre « hypothèse ».
« Ma seule conclusion à ce stade, sourit-il, est simple : il faut nommer un collège d’experts compétents ». Qui les juges d’instruction ont-ils désigné ? Combien d’experts, dans quels domaines ? Là encore, rien n’a filtré sur les spécialistes nommés par la Justice. Rien n’indique que ces derniers aient lancé une modélisation 3D du feu (« comme l’auraient fait les Canadiens » , dit Jean-Luc Cartault). Rien n’a filtré non plus des travaux des enquêteurs si ce n’est que des policiers de la brigade criminelle, formés par des cordistes, sont descendus plusieurs fois en rappel, jusqu’à ces dernières semaines, pour effectuer des prélèvements, notamment dans la zone sud-est du chœur.
MÉGOTS DE CIGARETTE ? FILS ÉLECTRIQUES ?
L’unique photo de la charpente le soir de l’incendie, prise par le régisseur de Notre-Dame, Aurélien P, figure au dossier. Prise aux alentours de 18 h 50, juste avant l’appel des pompiers, elle montre des flammes déjà importantes, une demi-heure environ après le retentissement de la première alarme du système incendie. Réalisée avec son téléphone quand le jeune homme est monté dans la charpente en compagnie de Jean-Paul, un ancien gendarme en charge de la sécurité des lieux, cette photo semble désigner comme point de départ du feu la base sud-est de la flèche. « Ce qui me frappe en observant cette image, c’est l’impression que les flammes semblent extérieures à la charpente, réagit Jean-Luc Cartault. Ne venant ni de la « forêt », ni de la flèche, mais du pourtour externe de la flèche, comme si elles s’apprêtaient à rentrer dans l’édifice… »
À cet endroit de la cathédrale, quelles pouvaient être les sources d’énergie susceptibles de démarrer la combustion ? Les fils électriques montant à l’intérieur de la flèche pour alimenter les cloches installées là depuis 2016 ? Des mégots de cigarette, dont une norme européenne suggère pourtant depuis des années qu’ils soient auto-extinguibles… mais sans pour autant l’imposer aux fabricants. Entre ces deux hypothèses avancées par le procureur de Paris six mois après l’incendie, le mystère reste toujours entier.
L’ENJEU DE LA PROTECTION D’UN HÉRITAGE
Comme un défi posé pour la Justice. Saura-t-elle le relever ? En 1986, après le crash en direct de leur navette Challenger, qui a coûté la vie à sept astronautes, les Américains ont constitué une commission d’enquête d’une quinzaine de membres qui, quelques mois à peine après le drame, a rendu des conclusions sévères. La commission a démonté toute une chaîne de responsabilités dans la surveillance des fameux joints finalement à l’origine de l’explosion. Personne, chez les fournisseurs de la NASA et au sein de la NASA, n’a été épargné dans la grande remise à plat qui s’est ensuite produite.
Bien heureusement, il n’y a eu aucun mort dans l’incendie de Notre-Dame. Seule cette vieille charpente est partie en fumée et avec elle sa toiture de plomb. Mais cet héritage unique n’impose-t-il pas de savoir, quoi qu’il en coûte, ce qui a bien pu se passer ce 15 avril 2019 ? Ne serait-ce aussi pour la protection future de tant d’autres bâtiments anciens dont chaque génération a la surveillance ?
LE PERSONNEL ÉTAIT-IL SUFFISAMMENT FORMÉ ?
« Cette catastrophe sans pareille dans la longue vie du monument résulte d’un mélange d’impéritie et de malchance, de routine et d’incompétence. Ceux qui avaient la garde du vaisseau sacré ont failli ; ils ont laissé perdre le trésor hérité des siècles, devenu ce nuage de cendres couvrant la Cité d’un voile épais, comme dans une prophétie antique », écrit l’historien Alexandre Gady en préface de Notre-Dame de Paris, la fabrique d’un chef-d’œuvre (Éditions du passage, avril 2021). À la justice désormais de dresser la liste éventuelle de « ceux qui ont failli », dans les années, les mois, les semaines, voire les minutes qui ont précédé l’alarme du 15 avril.
La liste des questions est longue : le système incendie installé dans les années 2000 était-il à la hauteur ? Pourquoi a-t-il fallu une demi-heure entre la première alerte et l’appel des pompiers ? L’unique personnel de surveillance incendie ce jour-là était-il suffisamment formé ? Pourquoi avoir électrifié les cloches de la flèche en 2016 ? Pourquoi ne pas avoir retiré tout appareillage électrique avant le chantier de réfection de 2019 ? Pourquoi avoir décidé en février 2018 de poser un gel de traitement sur les vieilles poutres de la charpente ? Ce gel chimique a-t-il pu jouer un rôle dans la propagation des flammes ? « Effectivement, dans ce genre d’expertise, il y a mille portes à ouvrir et mille questions à se poser… » conclut Jean-Luc Cartault. Mille petites choses qui chacune peuvent jouer un grand rôle. Comme ce diable en personne, souvent niché dans le dernier des détails.